10 Septembre 2020
Pour cause de pandémie, la 29ème édition du Tour Auto historique s'est déroulée du 31 aout au 5 septembre 2020.
Le parcours de 1986 km cumulés a été séquencé en cinq étapes conduisant les concurrents de Paris au Circuit Paul Ricard, point final de cette édition particulière.
Comme tout les ans, le plateau du Tour Auto 2020 était particulièrement relevé, mêlant les curiosités et les voitures ayant marqué l'épreuve.
Initialement, cette édition devait être placée sous le signe des Prototypes Porsche ayant pris part à l'épreuve.
Même si, au final, quelques unes manquaient à l'appel, bon nombre de ces fantastiques autos étaient bien présentes.
Les deux premières épreuves sur circuit, Montlhéry et Magny-Cours s'étant déroulées à huis clos, c'est donc sur le magnifique circuit de Charade que j'ai pu photographier les différents plateaux regroupant les autos.
Traditionnellement, durant les deux premiers jours, les voitures de compétitions s'élancent les premières, suivies de celles jouant la régularité.
L'étape Clermont-Ferrand/Limoges étant la seconde du parcours, c'est donc dans cet ordre là que les autos ont pris la piste.
Stanislas Gurdjian avait réalisé la pole avec sa Morgan +4 Super Sport dans ce plateau 3 regroupe des autos des catégories VHC, G, H et I.
Gurdjian et Sebastien Berchon, sur son Austin Healey 100/4 vont se livrer à une bagarre de chiffonniers durant les huit tours de la courses, qu'ils vont terminer dans la même seconde, la Morgan brut d'aluminium franchissant la ligne en tête.
En début de course, Jean-Claude Brazey, sur son étonnante Rallye 2 s'était mêlé à la lutte, mais après une erreur dans le haut du circuit, il va faire une très belle remonté le conduisant à la troisième place.
Basées sur le châssis de la Panhard Dyna X, les Dolomites ont été produites entre 1953 et 1956 dans l'atelier de Bernard Pichon et Andrée Parat à Sens, où leur étaient adaptés une carrosserie aérodynamique en Duralinox.
Cet exemplaire ci, équipé du pare-brise panoramique apparu en octobre 1954 et construit sur le châssis X87 #0857918 en 1955 a été retrouvé par Hugo Baldi, que les lecteurs d'Auto Retro et Rétroviseur connaissent bien, en 2018.
En recherchant l'historique de la voiture, son nouveau propriétaire découvre que #0857918 est l'ancienne voiture de course d'Antoine Tortarolo avec laquelle il a participé à de nombreuses épreuves sur routes en 1956, notamment, le Monte-Carlo, le Rallye Lyon Charbonnières, la montée du Ventoux et le Tour Auto.
Dès lors, il devient évident que l'auto doit de nouveau retrouver l’asphalte de cette épreuve mythique et Hugo Baldi décide de se lancer dans l'aventure dès 2020 alors que la restauration de la Dolomites commence à peine.
L'idée étant évidement de viser l'indice de performance, catégorie de prédilection ce type de voiture.
Le report de l'épreuve en septembre va permettre de traiter la préparation de l'auto un peu moins dans l'urgence, mais le timing reste serré et c'est une voiture dont la restauration vient à peine de s'achever qui se présente au Grand Palais, dont elle va s'élancer en premier.
Les deux premières épreuves sur circuits se passent plutôt bien, mais peu après le départ de la liaison Magny-Cours/Clermont Ferrand, une soupape vient frapper un des pistons du bi-cylindres 850 cm3 Panhard et la Dolomites termine la première étape sur un plateau.
Fort heureusement Hugo Baldi et Romain Grabowski avait prévu cette éventualité et un moteur de rechange avait été prévu. Il sera changé à l'assistance et l'équipage pourra repartir le lendemain.
Mais la n°151 a loupé le contrôle de Gannat et va prendre 30 minutes de pénalité. Malgré toute ses victoires suivantes à l'indice, le handicap ne pourra être surmonté.
Mais en se classant finalement 5ème à l'Indice de Performance, la Dolomites a montré tout son potentiel et il est à espérer que nous reverrons bientôt cette superbe auto, dont il ne reste, à priori, que sept à huit exemplaires référencés, dans d'autres compétitions historiques