4 Septembre 2020
2020 sera décidément une année particulière pour le amateurs d'automobiles.
En effet, avec l'arrivée du Covid, la plupart des manifestations prévues au printemps ont été, soit annulées, soit reportées soit fin aout, ou dans le courant du mois de septembre.
Les Classic Days n'ont pas fait exception à la règle et se sont, finalement, déroulés du 28 au 30 aout sur le circuit de Magny-Cours, lançant le début d'un mois intense pour ceux qui aiment les autos anciennes.
L'affiche annonçait la couleur avec une T26C jaune pour fêter les 85 ans de l'officine de Suresne et les 70 ans de la victoire au Mans.
Des quatre Talbot Lago présentes, la 110053 est, en fait, la seconde T26C de Louis Rosier.
Equipée du six cylindre 4,5l double allumage type "Course 50", elle fait partie de la deuxième série des T26 construites en 1950, quatre monoplaces, et quatre biplaces, assemblées sur le même châssis de 2,50m d'empattement.
Elle a courue une partie de la saison 1950 aux mains du pilote auvergnat, qui l'a, entre autre, pilotée au Grand Prix de Paris au Bois de Boulogne pour le compte de l'écurie officielle.
Talbot Lago connaissant des difficultés financières durant l'hiver 1950/51, Rosier va racheter 110053 en février 1951 et va courir une partie de la saison de Grand Prix avec elle et notamment le GP d'Angleterre où il va se classer dixième. Il terminera 12ème du Championnat du Monde avant de passer aux Ferrari 500 F2 pour la saison suivante.
La 110053 a toujours été bleu lors de sa carrière en Grand Prix lors des années 50, mais son propriétaire actuel, belge, fort sympathique et pas avare d'infos sur sa voiture, à décidé de lui donner ses couleurs nationales.
Je ne résiste pas au fait de vous mettre une vue du 6 cylindre 4,5l double allumage Talbot Lago type "Course 50" à carburateurs Zenith HNDD horizontaux de la 110053, un véritable bijou.
Pour évoquer la victoire au 24 Heures du Mans 1950, cette T26 Grand Sport était également mise en avant.
Selon son propriétaire, son numéro de châssis est inconnu, ce qui n'a rien d'étonnant lorsqu'on connait un peu l'histoire de ces autos, qui ont toutes été recarrossées en barquette à partir de 1952 pour des raisons réglementaires.
Cette T26GS est celle qui a roulé à plusieurs reprises en ouverture des 24 Heures du Mans depuis le milieu des années 80.
En dehors d'une superbe Lago Spécial en version conduite intérieure quatre places à carrosserie d'usine restaurée en deux tons de gris, les organisateurs des Classic Days ont réussi à faire venir cette rarissime SS "Goute d'eau" dont quelques exemplaires furent construit chez Figoni et Falaschi autour de 1939.
Comment qualifier cette beauté sans emprunter des termes spécifiques au vocabulaire de la joaillerie?
La pureté de ses lignes en fait une des plus grandes réussites de la carrosserie française, toutes époques confondues.
Les Classic Days 2020 ont aussi permis à Peugeot de fêter dignement son 210ème anniversaire.
Pour l'occasion, le Musée de l'Aventure Peugeot avait amené quelques autos représentatives de l'histoire de la marque de Sochaux en compétition et notamment cette sublimes 302 Darl'Mat Sport avec laquelle Charles de Cortanze et Maurice Serre ont terminé 8ème des 24 Heures du Mans 1937, à seulement 58m de leur camarades d'écurie Jean Pujol et Marcel Contet classés 7ème.
La lutte sera âpre avec les Adler durant cette course, et même si au final les allemands remporteront la classe 2l, les trois Peugeot iront au bout, la dernière, celle de Louis Rigal et Daniel Porthault prenant la 10ème place.
Celle-çi, magnifiquement et respectueusement remise en état semble être la seule survivante du trio.
Autre pensionnaire du Musée de l'Aventure Peugeot, la monstrueuse 405 Turbo 16 avec laquelle Ari Vatanen avait remporté la montée de Pikes Peak en 1988.
Le finlandais était d'ailleurs l'un des pilotes invités sur la manifestation.
Le grand Henri Pescarolo était également présent à Magny-Cours pour effectuer des démonstrations au volant de la March 721 #721-3, auto avec laquelle il couru le Championnat du Monde de Formule1 1972 pour le compte de Frank Williams.
La #721-3 a été restaurée dans sa version la plus emblématique, celle du début de saison, où elle était équipée de son aileron avant "Spitfire".
C'est dans cette configuration qu'Henri Pescarolo réussira son meilleur résultat de l'année, en terminant 8ème du Grand Prix inaugural en Argentine.
Lors du Londres Mexico 1970, la Citroën DS 21 de Bob Neyret et Jacques Terramorsi avait abandonné aux environs de La Paz et l'auto était restée en Bolivie.
Son propriétaire actuel l'a redécouverte en 2005, et, après avoir réussi à l'acheter en 2017, il l'a faite restaurer sur place, à Santa-Cruz, avant de terminer symboliquement la dernière portion du Rallye, 48 ans après.
Superbe également, cette Delahaye 135S de 1937, la #48754.
Je n'ai malheureusement pas croisé son propriétaire pour échanger autour de son histoire et de son potentiel palmarès.
Cette Berliet Type BD 40cv en version Sport de 1908, a priori amené par la Cité Automobile de Mulhouse, semblait très fortement intéresser les membres de la maréchaussée présents sur place. La couleur peut être?
Les capots ouverts, la splendide Venturi 400 Trophy #021 présentait ses dessous sur la pitlane.
Toujours fidèle au poste, la Moynet LM 75 avec laquelle Marianne Hoepfner, Michele Mouton et Christine Dacremont ont terminé 21ème des 24 Heures du Mans 1975, remportant la classe 2 litres.
La D.B. HBR5 #1088, surnommée la "Camionnette" possède un historique impressionnant avec pas moins de quatre Tour de France (1958, 59, 60 et 61), trois Targa Florio (1959, 60 et 61), et deux participations aux 24 Heures du Mans en 1959 et 1960.
Son propriétaire, venu en famille, est véritablement très sympa et prêt à échanger sans difficulté autour de son auto.
Autre D.B. exceptionnelle présente à Magny-Cours, l'HBR4 Coach surbaissé #1110 "Le monstre" trônait sur le parking réservé aux voitures françaises.
Modifiée selon les directives d'André Guilhaudin en aout 1959 à Grenoble, elle se classera 8ème au Tour de France 1959 et remportera l'indice en GT, elle se classera 12ème l'année suivante et va abandonner en 1961.
La même année, elle se classe 20ème lors des 24 Heures du Mans et prend la seconde place à l'indice énergétique.
La superbe évocation des René Bonnet Aérodjet ayant participés aux 24 Heures du Mans 1964, déjà aperçue l'année dernière au Bugatti, était là de nouveau, et cette fois-ci, elle a pris la piste.
En me baladant dans les parkings clubs, j'ai également eu un petit coup de cœur pour ce très beau Djet "dans son jus".
C'était un peu cavalier de ma part de "squatter" cette photo de famille, mais la Lola T298 ROC et l'ACE PB74S de la coupe Simca Shell 1974, qui semble être la #03, étaient tellement belles et la lumière tellement graphique à ce moment là, que je n'ai pas pu résister.
La Porsche 962 de Jean-Jacques Peyraud était également présente dans les stands.
Mais il n'y avait personne à proximité et je n'ai pas demander le numéro de sa coque alu.
Le châssis du magnifique Spider 905 Orion #006 a été assemblé par son propriétaire, avant d'être ultérieurement certifié par le constructeur de monoplace, ce qui n'a rien d'étonnant aux vue de la qualité du travail réalisé sur cette auto.
Gérard Gamand était évidement présent pour représenter Autodiva.
Il avait amené sa sublime Pygmée MDB17, mais la Formule 2 de 1972 a rencontré des problèmes de couple conique qui ont écourté la démonstration.
Mr Gamand a alors pris le volant de sa Martini MW1. La Formule 3 de 1968 s'est apparemment, elle aussi, montrée un peu capricieuse, mais elle a tout de même pu faire quelques tours.
Au chapitre des monoplaces, comment passer à côté de cette très belle représentante de la marque de Gonfaron en Formule Renault Europe?
Si j'ai bien tout compris, cette AGS JH14 #017 ex-"Steve" de 1976 est en fait une JH13 de l'année précédente remise à niveau en début de saison.
Ce weekend fut également l'occasion de recroiser l'Alpine A364/2 #3642 Formule 3 de 1972, ex-Alain Serpaggi et Lucien Guitteni dont la restauration par Laurent Bernard aura pris 4000 heures.
Son propriétaire, comme tous les autres pilotes de monoplaces était ravis d'avoir pu enfin reprendre la piste, au grand bonheur des spectateurs présents.
Les Classic Days 2020 était l'occasion, pour les amateurs, de fêter les 80 ans de la Ford Taunus.
Entre les différents modèles présentés, cette 2.0m TS Coupé hardtop de 1966 avait un niveau de restauration très élevé.
Vu du côté des Clubs, cette très rare Citröen DS 21 Chapron Coupé "Le Dandy" de 1965.
Les américaines étaient présentes en force lors de ces Classic Days 2020.
La palme de l'originalité revenant assurément à cet amateur suisse venu en famille. Sa femme conduisait un coupé Mustang de 1966 fraîchement importé, et lui, ce superbe cabriolet de la même année.
Partant d'une caisse de Mustang irrécupérable et d'une plateforme déjà existante, il a réalisé cette magnifique remorque pour ranger l’excédent de bagages du couple durant leurs vacances.
Autre très belle Mustang avec cette Shelby GT 350 de 1967 dans un état exceptionnel.
Une Dodge Charger R/T 1970 magnifiquement restaurée. La bestialité à l'état pur.
Pour clore le chapitre des muscles cars, cette superbe Chevrolet Corvette C1 de 1960.
Concernant les Porsche, Ravé Classic avait amené cette Porsche 911T 2.4l de 1972 dans un état exceptionnel.
1972 également pour cette autre très belle Porsche 911T 2.4l aperçue durant la parade, mais en version Targa cette fois-ci.
Jean-Claude Ravé en pleine séance de préchauffage d'un Porsche Junior dans la fraîcheur matinale nivernaise.
La parade des Classic Days est toujours un moment particulier, le rassemblement en piste est forcément hétéroclite mais tout les conducteurs et passagers ont un point commun, l'amour de l'automobile.
Quel bonheur en tout cas de se faire dépasser gentiment par une Lamborghini Diablo VT première série de 1994 au V12 5,7l tellement musical...
...Suivie à quelques encablures par cette superbe Citröen 5 HP Cabriolet de 1924.
L'occasion également de voir à quel point les propriétaires de Youngtimer peuvent posséder des autos dans un très bel état à l'image de cette Peugeot 205 GTi Griffe de 1990.
Une très belle Fiat 695 SS Corsa de 1965.
Pour finir cette article, cette très belle Alfa Romeo Giulia 1300 TI de 1970 qui s’harmonise bien avec les couleurs du circuit de Magny-Cours.
Un grand merci doit être dit à l'équipe d'organisation des Classic Days qui a décidé de maintenir sa manifestation malgré le contexte.