Les 12 et 13 octobre 2024, l'Autodrome de Linas-Montlhéry fêtait ses cent ans.
Ne serait-ce que par respect pour les bénévoles qui ont œuvré lors de l'évènement et notamment les commissaires qui furent, comme toujours, parfaits, je ne rentrerai pas dans le débat qui va animer les réseaux sociaux à la suite de cette manifestation.
Cependant, sans parler de franche déception concernant l'anniversaire du "Précieux", je vais continuer dans la métaphore joaillière en vous partageant mon ressenti.
Disons que malgré la présence de véritables bijoux, le reste des pierres n'étaient pas à la hauteur de l'écrin...
Pour voir les photos en grand format, n'hésitez pas à faire un clic droit sur la souris et à les "ouvrir dans un nouvel onglet".
Le Plateau 1000 Km de Paris.
Pour commencer, la sublime Ford GT40 P/1017, une auto surtout connue pour avoir pris le départ des 24 Heures du Mans 1966 sous les couleurs du Fred English Racing Ltd. sur un engagement du Comstock Racing Team aux mains de Jochen Rindt et Innes Ireland. La belle sera malheureusement retirée dès la troisième heure ayant connu un problème de soupapes après seulement huit tours. Elle a participé à quelques manche du Championnat du Monde 1966, se classant notamment cinquième des 1000 Km de Spa grâce à Chris Amon et Innes Ireland. Vendue à Ron Fry après sa neuvième place aux 500 Km de Zeltweg aux mains de Jochen Rindt, elle fera ensuite une belle carrière en Angleterre. Fry la cédera à Bob Vincent à l'été 1968 et elle sera alignée en compétition jusqu'à fin 1970. L'occasion pour moi d'échanger un peu avec son adorable propriétaire, Jean-François Decaux, et de parler, entre autre, des précautions à prendre pour aligner une auto originale dans les compétitions historiques contemporaines.
La Lola T290 #HU2 de Mark Richardson, l'auto avec laquelle Jo Bonnier entama le début de la saison 1972 du Championnat d'Europe des Sport 2l. Après l'accident mortel du suédois lors des 24 Heures du Mans 1972, Vic Elford prendra le relais à son volant. Cette auto aura une très longue carrière qui s'achèvera en Interserie au milieu des années 80.
La Porsche 993 GT2 Evo #WP0ZZZ99ZTS393095 d'Olivier Piquet, une auto avec un gros palmarès qui a débuté sa carrière en ADAC GT en 1995 sous les couleurs du Roock Racing en 1995. L'année suivante, elle coure l'ensemble du Championnat BPR avant d'être cédée à l'écurie Sonauto qui va l'alignée en FFSA GT à partir de 1997, Jean-Pierre Jarier décrochant d'entrée la victoire à Nogaro à son volant. Bernard Simmenauer la rachète à l'automne 1998 avant de courir la saison suivante à son volant. Il la cède à Michel Nourry début 2000 et la 993 GT2 Evo continuera à rouler avec brio en FFSA GT sous les couleurs du Nourry Compétition jusqu'à fin 2002.
Le Plateau Fifties/Sixties.
La barquette Simca Fanfani avec laquelle Norbert Fanfani terminera sixième en Sport 1100 cc lors du Bol D'Or 1949. Le tank, sur base Simca 5 et motorisé par un moteur de Simca 8 terminera troisième de sa classe lors des 1000 Km de Paris l'année suivante. Cédée à Maurice Koehl en 1952, elle continuera sa carrière jusqu'aux milieu des années 50. Posant à côté de la barquette, le fils de Norbert Fanfani et Lionel Cousseau, le propriétaire actuel de la voiture et petit fils de Louis Cousseau, qui a construit la voiture en 1948 sous la direction de Norbert Fanfani. Un chouette moment d'échange autour d'une auto méconnue.
Déjà présent pour fêter les 80 ans de la Renault 4 CV lors des Rempart d'Angoulême cette année, où il sortait à peine de restauration, le très beau Tank Burnel de Robert La Caze, une magnifique barquette crée par Renault Maroc en 1953 et qui participera, la même année, aux 12 Heures de Casablanca.
L'étonnante Rovin D3 Type C #3000 avec laquelle Jean Bernardet remporta la classe réservée au moins de 500 cc lors du Bol d'Or 1952.
Contrairement aux apparences, ceci n'est pas une Jaguar Type D "Short Nose" de 1955, mais un démonstrateur de savoir-faire. En effet, Nhael Furkhan est parti des plans d'origine pour recréer entièrement un félin de Coventry dans le but de savoir jusqu'où lui et les autres membres du Furkhan Classic Cars pouvaient aller grâce à leur maîtrise technique. Seule concession, l'utilisation d'un train arrière à roues indépendantes type Lynx Motors afin de faciliter la prise en main de la Type D en piste. Le résultat est là et le défi largement relevé.
Le Plateau Avant-Guerre.
Autre monument présent avec la Lorraine-Dietrich B3-6 Le Mans victorieuse des 24 Heures du Mans 1926 lors desquels André Rossignol et Robert Bloch parcoururent 2552.410 km à 106.350 km/h de moyenne. Son propriétaire, Philippe Leroux, est un véritable puit de science concernant la Compagnie de Lunéville et aime à partager autour de sa magnifique auto.
La Chenard et Walcker T3 Compétition 1924 de Hubert Andéol, une habituée des plateaux compétitions des grandes courses historique.
Le plateau réservé aux Avant-Guerre était l'un des plus fourni. On pouvait admirer en piste ce superbe clone de la Talbot Lago T150 C de Louis Chiron, victorieuse du Grand Prix de France 1937, couru sur l'Autodrome. A l'occasion de la restauration de la voiture originale, cette exemplaire a été réalisé au début des années 90 à partir d'un châssis T150 Record de 2,95 d'empattement, raccourcie à 2,m65.
L'Antony A1 1500 Course de 1924, une des rares survivantes de la marque douaisienne.
Une très belle Riley 12/4 Special de 1936.
Quelques autres autos et motos présentes.
Magnifique également, cette Fiat 508S Balilla Coppa d'Oro qui vient d'être restaurée. Retrouvée dans la région dieppoise, cette auto aurait courue entre 1934 et 1939 et sa propriétaire actuelle tente de retracer son palmarès.
Les deux roues étaient évidement de la fête avec deux très beaux plateaux moto et une parade. Zoé Julié au guidon de sa Honda CB125 Challenge de 1977.
L'impressionnante reconstruction de la Voisin Huit Cylindres qui établira pas moins de 17 record sur l'Autodrome en 1927.
Henri Pescarolo devait participer à l'évènement et célébrer le soixantenaire de sa participation à la Coupe des Provinces 1964 organisée dans le cadre de l'opération Ford Jeunesse. Malheureusement, victime de problèmes de santé, le quadruple vainqueur des 24 Heures du Mans ne pourra être présent.
Un très rare cabriolet Rosengart Supertraction LR539, belle française produite à une centaine d'exemplaire juste avant le début de la Seconde Guerre Mondiale.