Avec, au bilan, 146 000 personnes ayant foulé les allées Salon Retromobile 2025, qui s'est déroulé du 05 au 09 février, on peut vraiment parler d'année d'exception pour cette 49ème édition de la grand messe parisienne consacrée à l'automobile ancienne.
Dès le premier jour, il était évident que beaucoup de monde s'était déplacé Porte de Versailles et, au final, le précédent record d'affluence, établi l'année dernière, a été battu de plus de 10%.
Dans le contexte actuel, où l'autophobie est parfois élevée au rang d'art de vivre, que cela peut être rassurant.
Il devient également évident que le statut du salon parisien a évolué ces dernières années, devenant peu à peu, une nouvelle vitrine pour les constructeurs, dont dix-sept étaient présents en 2025.
Après un article consacré aux Ferrari la semaine dernière, je vous propose un petit retour en images sur l'évènement, plus généraliste cette fois.
Pour voir les photos en grand format, n'hésitez pas à faire un clic droit sur la souris et à les "ouvrir dans un nouvel onglet".
Les 70 ans de la Citroën DS.
Emblème du 49ème Salon Rétromobile, la recréation de la "DS Ballons" imaginée par Claude Puech en 1959 pour une campagne publicitaire mettant en avant les qualités de la suspension hydropneumatique. La version 2025 a été réalisée par les étudiants du GARAC (Groupement d’Apprentissage de la Réparation Automobile et du Cycle), financée par DS Automobiles. Dans le cadre du 70ème anniversaire de la berline révolutionnaire, elle était présentée avec d'autres exemplaires retraçant les différentes années de production, mais aussi quelques versions marquantes, à l'image du "Totem" du Salon de Paris 1962, longtemps conservé au Musée Automobile de la Sarthe, et qui, selon la légende, inspirera l'idée de la DS volante de Fantomas quelques années plus tard.
La vente Sotheby's au Carrousel du Louvre.
Pour commencer, un véritable monument historique avec la SIMCA Huit Gordini #823885, première des trois SIMCA 8 modifiée par l'équipe du Sorcier durant l'été 1937. Dans les faits, #823885 est une des toutes premières Fiat Balilla 508 C type 8, livrée directement depuis l'Italie alors que SIMCA ne produit pas encore la version française. A son volant, Amedée Gordini remportera la victoire au Bol d'Or 1938 à Montlhéry avec 2456,334 km parcourus à 102,347 km/h de moyenne. #823885 participe deux fois aux 24 Heures du Mans, en 1938 et 39, une fois aux 24 Heures de Spa Francorchamps en 1938. Elle reprend sa longue carrière dès l'immédiate après guerre, carrière qui durera au moins jusqu'à 1953. A l'arrière plan, on aperçoit la très belle et très pure Lamborghini Countach LP400 "Periscopio" #1120142 de 1975.
La Jaguar XJR-10 #589 qui a participé à trois saisons du championnat IMSA GT entre 1989 et 1991. Elle s'impose à trois reprises lors de sa carrière, notamment lors des 2 Heures de West Palm Beach 1991 aux mains de Davy Jones, courses dont elle porte actuellement la livrée. En dehors du vainqueur des 24 Heures du Mans 1996, #589 a également été pilotée par Martin Brundle, Jan Lammers, Raul Boesel et Price Cobb.
La Lotus E21-04 avec laquelle Kimi Räikkönen participa à cinq courses lors de la saison F1 2013. La 04 débute à Silverstone et dès le GP suivant, en Allemagne, le finlandais termine sur la seconde marche du podium, performance qu'il réitère dès le GP de Hongrie. A partir du GP de Singapour, la 04 est attribuée à Romain Grojean jusqu'à la fin de la saison. Le français signera trois podium consécutifs et signera une magnifique seconde place aux Etats-Unis à son volant.
Fiskens.
Du "très lourd" sur le stand de Gregor Fisken avec, pour commencer, la Mercedes CLK GTR #011 avec laquelle Mark Webber et Bernd Schneider remportèrent les 500 km de Silverstone 1998. Elle restera la dernière CLK GTR V12 construite et la dernière à remporter une course avant la mise en service des CLK LM V8.
La fabuleuse Jaguar E 2A #E2A, second prototype de la Type E. En 1960, Briggs Cunningham, ami personnel de William Lyons, réussira à convaincre les ingénieurs de Coventry de l'aligner en course. Elle participera aux 24 Heures du Mans aux mains de Dan Gurney et Walt Hansgen, abandonnant à la neuvième heure lorsque le joint de culasse du six cylindres 3l lâchera. Remotorisée avec un 3.8l, elle participera ensuite à quelques courses aux Etats Unis avec plus ou moins de succès jusqu'à la fin de l'année 1960. Revenue au Royaume Unis, elle deviendra voiture laboratoire, servant, notamment à tester un des ancêtres de l'ABS. Repeinte en British Racing Green et débarrassée de sa dérive, E2A servira de leurre pour tromper les photo-journalistes lors des tests de la XJ-13 sur l'anneau du MIRA. Elle intégrera ensuite la collection Griffiths où elle sera restaurée et préservée quatre décennies durant. Vendue en 2008, elle réapparait depuis épisodiquement.
La Ford GT40 P/1018 vient d'être restaurée et a retrouvé sa teinte brune d'origine de fin 1965. Cette auto est l'ancien démonstrateur de la Shelby American, basée dans les emprises de l'aéroport de Los Angeles, et, à ce titre, fait parti des deux exemplaires pilotés par Carroll Shelby lui-même. L'année suivante, aux mains de Bob Bondurant, elle est louée à la M.G.M. pour des essais de caméras, sur le circuit de Riverside, en préparation du film Grand Prix. Elle change ensuite de livrée et reprend sa fonction de véhicule promotionnel avant de passer entre les mains de différents amateurs. Au début des années 2000, elle devient la voiture de Ray Bellm qui l'aligne lors de nombreuses compétitions historiques jusqu'en 2009. Son nouveau propriétaire l'engagera ensuite dans les grandes épreuves classiques tels le Tour Auto ou le Mans Classic.
La McLaren M26/1, première du genre. La M26/1 est apparue en cour de saison 1976, lors du GP de Hollande, aux mains de Jochen Mass. Gordon Coppuck devant résoudre des problèmes de train avant, elle ne retourne pas en piste avant 1977. Elle disputera cinq autres courses, avec pour meilleur résultat, la quatrième place de Mass au GP d'Angleterre 1977. Elle termine sa carrière de façon tragique, pilotée par James Hunt à Monza en 1978. Elle restera conservée chez McLaren jusqu'à la des années 90. Son propriétaire actuel l'avait acquise en 2001.
Mécaniques Modernes & Classiques Paris.
La Rondeau M379 B #003 a participé quatre fois aux 24 Heures du Mans, reliant l'arrivée à chacun de ses engagements et remportant la victoire en 1980, pilotée par Jean Rondeau et Jean-Pierre Jaussaud. Elle était présentée à la vente sur le stand de la célèbre maison de négoce parisienne.
Ascott Collection.
Une autre Rondeau M379, en version "C" celle là, était présentée sur le stand de Xavier Micheron, un des plus beaux du salon. La M379 C #005 a participé deux fois aux 24 Heures du Mans, en 1981, pilotée par Jean Rondeau et Jean-Pierre Jaussaud, où elle abandonne à la dixième heure sur problèmes de tenue de route, et en 1982, confiée à Jacky Haran, Vivian Candy et Hervé Poulain, où elle quittera la ronde à la onzième heure sur casse moteur.
La DBA Zytek 03S #01, une des LMP1 les plus performantes des années 2004/2005 qui lui vaudra le surnom de "Blue Rocket" après une impressionnante série de huit poles positions. Une des rares autos capable de concurrencer les Audi R8 en son temps. Né Reynard 02S en tant que LMP 675 en 2002, ce châssis ne cessera d'évoluer tout au long de sa longue carrière, devenant LMP1 en 2004, il sera engagé en course jusqu'en 2007, dans sa configuration CREATION CA06/H, motorisé alors par un V10 Judd GV5. John Nielsen, Jamie Campbell-Walter, Andy Wallace et Nicolas Minassian se sont, entre autres, relayés à son volant.
La Jaguar XJR-12 LM #J12-C-190 avec laquelle Davy Jones, Michel Ferté et Eliseo Salazar ont participé aux 24 Heures du Mans 1990, abandonnant à la vingtième heure sur problème moteur. Elle entamera l'année suivante une carrière américaine. Retirée après un accident aux essais lors des 24 Heures de Daytona 1991, elle termine cinquième et meilleure Jaguar au terme des 12 Heures de Sebring pilotée par Davy Jones, Raul Boesel et John Nielsen. Elle retourne en piste à l'occasion des 24 Heures de Daytona 1993, confiée à Scott Goodyear, Scott Pruett et Davy Jones. Elle termine dixième et première en catégorie LM, une nouvelle fois meilleure représentante de Coventry. Conservée au musée TWR jusqu'en 2003, elle roule depuis avec succès en Groupe C historique. #J12-C-190 vient d'être restaurée chez des spécialistes britanniques et son niveau de finition est exceptionnel.
La superbe Sauber C8 #86-C8-02 avec laquelle Mike Thackwell et Henri Pescarolo remportèrent, sous la pluie, les 1000 Km du Nürburgring 1986. Elle participe à l'intégralité de la saison sous les couleurs Kouros Racing Team et participe aux 24 Heures du Mans, pilotée par John Nielsen et Mike Thackwell, portant le n°61. Elle permet au danois de prendre son premier départ dans la Sarthe après l'abandon aux essais de 1985. En 1987, C8 #86-C8-02 est vendue à Noël del Bello. Le français l'engage aux 24 Heures du Mans 1987 et 88. Dans les deux cas, la Sauber ne voit pas l'arrivée. Après un passage par le musée Mitsubishi au Japon, cette C8 Kouros intégrera la collection de Manfredo Lippman jusqu'à son décès en 2015. Grace à son propriétaire actuel, elle a été minutieusement restaurée et a repris la piste à quelques occasions.
Soixante ans de présence française en F1.
La Formule 1 fête souffle ses 75 bougies cette année, à l'occasion du Salon Retromobile 2025, une très belle exposition consacrée à la présence française dans la catégorie reine depuis 1965 était organisée et animée par Jean Louis Moncet.
La Williams FW04 #FW04/1 qui permis à Jacques Laffite de terminer sur la seconde marche du podium, un an après ses débuts en F1, lors du GP d'Allemagne 1975 couru sur le Nürburgring et remporté par Carlos Reutemann sur Brabham BT44 B.
Une des RE40 de la saison 1983, première Renault à coque carbone qui permis à Alain Prost de passer si près du titre cette année là. Ce châssis, à priori le #03, sera vainqueur en Belgique, finira second à Saint-Marin et troisième à Monaco
La Benetton-Renault B195#02, un des châssis victorieux à neuf reprises cette saison là aux mains de Michael Schumacher et qui permettra au pilote allemand de décrocher son second titre mondial.
Une des Williams-Renault FW19 qui permirent à Jacques Villeneuve de conquérir le titre pilote 1997 et à l'écurie de Grove de remporter son neuvième et dernier titre constructeur à ce jour. Ce châssis est manifestement celui que le canadien avait mené à la quatrième place lors du GP de France à Magny-Cours.
Groupe Rebirth-Matra.
Le fabriquant de vélos électriques se rappelle, au moins une fois par an, que son nom est également associé à un glorieux passé lié au Sport Automobile. Sur le stand du Groupe Rebirth étaient exposées deux représentantes de Matra en F1 dont la MS 80-01, victorieuse des Grand Prix d'Espagne et de Grande-Bretagne 1969 à Silverstone avec Jackie Stewart, mais aussi de la course des Champions à Brands Hatch hors championnat. Une saison qui apportera le titre pilote et constructeur à marque française.
Autre titulaire de l'Espace Matra de Romorantin avec la présence de ma MS 120 D-07, l'ultime évolution de la MS 120 et dernière de la lignée construite. Reprenant l'idée des flancs cloisonnés qui faisait la spécificité des coques Matra avant le changement de règlement sur les réservoirs, elle va redonner espoir aux amateurs français en permettant à Chris Amon de réaliser la Pole et de faire une très belle performance lors de sa première apparition au GP de France à Charade en 1972, malgré une crevaison en course qui fait rétrograder le néo-zélandais à la troisième place. Deux semaines plus tard, à Brands-Hatch, la MS 120 D fera une superbe course après un accrochage au premier tour, Amon va remonter de la 23ème à la 4éme place sous le drapeau à damiers. A la fin de la saison, Jean-Luc Lagardère décidera que Matra doit se concentrer désormais exclusivement sur l'Endurance.
Mitchell Curated.
Sur le stand du vendeur britannique spécialisé dans les autos de compétitions trônait la Tyrrell 008/3, la monoplace avec laquelle Patrick Depailler remporta le GP de Monaco 1978, sa première victoire en F1. Dernière Tyrrell a avoir gagné en Principauté, elle sera ensuite la monture de Desiré Wilson lors du championnat F1 anglais Aurora AFX 1979. La #008/3 fera longtemps partie de la collection de Nick Mason, animant régulièrement les premiers championnats de F1 historiques.
Sport et Collection, 500 Ferrari contre le cancer.
L'association à but caritatif organise cette année, dans une cadre de sa manifestation, un trophée réservé aux F1 historiques. Pour promouvoir cet évènement, l'Hesketh 308 B #308/2 avec laquelle James Hunt remporta sa première victoire en F1 dans le cadre du Championnat du Monde, lors du GP de Hollande à Zandwoort en 1975, était présentée sur le stand. Terminant sa carrière en 1976, la #308/2 sera conservée jusqu'en 2007 par Lord Alexander Hesketh avant qu'elle ne retrouve la piste lors d'épreuves historiques.
Bohams.
Dans le cadre du GP de Miami 2025, la maison d'enchères britannique va mettre en vente la Brawn BGP 001/01. Ce châssis est celui attribué à Rubens Barrichello pour les quatorze premières courses de la saison 2009 et avec lequel le brésilien s'imposera lors du GP d'Europe à Valence et du GP d'Italie à Monza. Après un procès en 2010 opposant Jenson Button à Mercedes (qui avait racheté son ancien employeur) pour non-respect des termes de son contrat, le Champion du Monde en titre héritera de la voiture de son ancien coéquipier, redécorée à ses couleurs. Le pilote britannique la conserva jusqu'en 2024.
L'Amicale D.B.
Les amoureux de D.B avaient décidé, eux aussi, de rendre hommage à la Formule 1, en rappelant que la marque française y avait tenté sa chance à plusieurs reprises. Le règlement 1954 permettant d'aligner des monoplaces motorisées soit par des blocs atmosphériques de 2,5l, soit par des blocs 750 cc suralimentés par un compresseur, Deutch et Bonnet décidèrent de tenter le coup. Trois châssis de Monomills furent ainsi modifiés pour recevoir des flat-twins à compresseur développant une centaine de chevaux pour un poids contenu autour de 350 kg. Le #421 servira, à priori, de voiture de développement et sera présenté en octobre au Salon de Paris 1954. Il est désormais exposé au Conservatoire de la Monoplace Française à Magny-Cours. La monoplace présentée à Retromobile, très probablement la #422 est l'un des deux châssis à avoir participé au GP de Pau 1955, pilotés par Claude Storez et Paul Armagnac. Le toulousains sera le seul à relier l'arrivée, dernier, à 18 tours de Jean Behra, vainqueur sur Maserati 250F, à qui les D.B rendaient, à minima, 150cv. Bien que la #422 roule épisodiquement au moins jusqu'en 1961 aux mains de Robert Bouharde, l'aventure des "Monomills F1" s'arrête après ce premier GP. L'auto fait actuellement partie d'une collection française.
La Galerie des Damiers.
La D.B Le Mans 53 #789 était présentée à la vente sur le stand de la Galerie des Damiers. Cette auto fut engagée au 12 Heures de Sebring 1954 pour Bernard Kerner et Max Goldman mais sera finalement forfait. François Crouzet, son propriétaire de l'époque, au nom de qui elle fut importée par l'intermédiaire de French Motors à Los Angeles, courra la saison 1954 USCCR. Cette barquette Le Mans 53 sera longtemps préservée aux Etats Unis avant de revenir il y a peu en France.
Les constructeurs.
Mercedes-Benz.
Hormis la 600 de Maria Callas et une 300 SL mise à nue, l'autre marque de Stuttgart avait amené un des douze exemplaires de C111, un type II motorisé par un Wankel quadrirotor d'une puissance de 350cv, lui permettant, au début des années 1970, de dépasser les 300 Km/h.
Škoda.
La marque Tchèque fête ses 130 ans. Quinze modèles emblématiques, étalé sur trois siècles, étaient exposés Porte de Versailles. Ma préférence est allé vers cette exemplaire pas encore restauré de Popular Special Sport de 1934 qui avait un charme incroyable.
Toyota.
Le géant japonais participait pour la première fois à Retromobile. Un magnifique exemplaire de Toyota Sports 800 1965 était exposé, prêté par le Louwman’s Toyota World. L'occasion de rappeler que ce petit coupé avait servi de base, en 1977, à créer le premier hybride de la marque, motorisé par une turbine à gaz alimentant un moteur électrique. Ce splendide petit coupé a remporté le Trophée Rétromobile de la Préservation.
Renault.
Beaucoup de monde sur le stand Renault où bon nombre de succès de l'histoire de la marque étaient présentés, en face à face, avec leurs pendants électriques modernes. Suivant la même idée était exposé le concept Filante, hommage à la Renault 40 cv de 1926 et à l'Etoile Filante à turbine de 1956. La Filante a été conçue pour "optimiser l'efficience énergétique et établir un record de consommation et d’autonomie" durant le premier semestre 2025. Affaire à suivre...
Alpine.
Le concept car Alpine Alpenglow était exposé chez SBX Auctions. Il faut bien avouer que le démonstrateur technologique de la marque dieppoise pour développer l'exploitation de moteurs à hydrogène à combustion interne a véritablement une ligne magnifique.
L'Atelier Zagato.
La Squadra, spécialiste polonais des voitures de collection, et l’Atelier Zagato présentait le premier modèle de production de leur projet commun, l'AGTZ Twin Tail. Construite sur une base d'A110 et assemblée à Milan, sa production sera limité à dix-neuf exemplaires. Elle était accompagnée par son inspiratrice, l'Alpine A220 #1731, transformée en "prototype routier" dans le courant de la saison 1969 pour participer, in fine, au Critérium de cèvennes.
L'association Renault Histoire.
L'association parisienne rappelle aussi qu'Alpine fête ses 70 ans cette année. Pour ce faire, elle exposait la superbe A106 prêtée Renault The Original, auto qui porte la livrée du Tour de France 1958, course lors de laquelle Maurice Michy et Jacques Rambaud terminèrent au treizième rang. L'immatriculation ne correspondant pas, je ne sais pas si cette A106 est véritablement l'originale.
Eberhard Thiesen GmbH & Co.
Le concessionnaire hambourgeois spécialisé dans les raretés automobiles présentait l'exceptionnelle Bugatti Type 59/50 BIII #441352, l'ultime monoplace alignée par la firme de Molsheim en course avant guerre. Evoluant depuis 1935, elle adopte cette configuration lors du GP de Cork en avril 1938, la Type 59 est équipée d'une nouvelle carrosserie affinée et allégée. Elle étrenne, à cette occasion, le nouveau huit cylindres 3l à compresseur. Elle sera, dès lors, surnommée "voiture de Cork". Elle termine sa carrière en course à l'occasion du GP de France 1938, disputé sur le rapide circuit de Reims et restera considérée comme la plus belle voiture de GP de cette époque. Cachée à Bordeaux au début de l'invasion allemande, #441352 refait surface sous forme de châssis roulant, durant les années 1950. Un passionné américain, Ray Jones, l'achète en 1964 et, après avoir réussi à retrouvé un 8 cylindres 3l à compresseur type 50 BIII, va mettre une trentaine d'années à retrouver la plupart des pièces originales de la voiture de Cork. Sa restauration s'achève en 1995, année où elle fait sa première réapparition publique depuis 1938.
Aguttes.
La Maserati A6 GCS 2000 Monofaro #2007/2010 trônait au premier plan du stand de la maison Aguttes. Elle est une des rares survivantes de la série des quatorze Monofaro, dernières Maserati avant l'ère Orsi, et une des quatre voitures d'usine. Cette auto est connue pour être l'une des premières montures de Juan-Manuel Fangio à son arrivée en Europe en 1949 et considérée comme la plus originale des Monofaro à l'heure actuelle.
Auto e moto d'epoca Fiera Bologna.
Le salon italien mettait en vedette l'Alfa Romeo 1900 C52 "Disco Volante" AR.1359.00001. Développée en vue de participer aux compétitions de la saison 1952, notamment les 24 Heures du Mans, la Disco Volante souffrira d'une instabilité chronique et ne sera finalement jamais alignée en course. Quatre exemplaires seront produits, trois 4 cylindres et un 6 cylindres et resteront des véhicules expérimentaux. Seule l'AR.1359.00001 conservera la carrosserie spyder originale. Elle est aujourd'hui un des bijoux de la collection du Musée Alfa Romeo d'Arèse.
Le Musée des 24 Heures du Mans.
Le musée présentait la Jaguar Type C #XKC 047/XKC 011, une des vedettes de la collection Loh exposée temporairement dans la Sarthe. Une auto à l'historique très complexe, qui débute, en tant que #XKC 047, par une neuvième place lors des 24 Heures du Mans 1953, pour le compte de l'Ecurie Francorchamps, pilotée par Roger Laurent et Charles de Tornaco. Deux ans plus tard, lors de sa vente, elle prend l'identité d'une des voitures d'usine du Mans 1952, #XKC 011 et continuera à courir jusqu'à au moins 1961. Les experts auront beaucoup de mal à retrouver sa véritable histoire, elle reste cependant une des cinq Type C encore existante à avoir couru les 24 Heures du Mans, ce qui en fait, à ce titre, une autos exceptionnelle.
Lukas Hüni AG.
La Jaguar Type D "Short Nose" #XKD 406 était présentée sur le stand suisse. Cette Type D est le cinquième et dernier châssis usine en aluminium assemblé en 1954. Elle débute en course à l'occasion du Tourist Trophy en septembre couru sur le Circuit de Dundrod. Confiée à Stirling Moss et Peter Walker et motorisée par un bloc 2.5l, elle termine au 14ème rang. Prêtée à Briggs Cunningham début 1955, elle remporte les 12 Heures de Sebring aux mains de Mike Hawthorn et Phil Walters. Retournant ensuite en Angleterre, elle continue sa carrière à haut niveau jusqu'à la fin de la saison 1956. Préservée dans son état d'origine, #XKD 406 n'a jamais été restaurée.
Gallery-Aaldering.
La Lister Knobbly Jaguar #BHL 128. Une auto à l'histoire particulière puisqu'elle a été vendue, apparemment sous forme de châssis nu en 1959 à Carroll Shelby, pour devenir une voiture de record, motorisée par un V8 Chevrolet et équipée du carrosserie développée par un bureau d'étude plus ou moins lié à Boeing Aircraft, ce qui lui vaudra le surnom de "Boeing car". Le projet n'ira apparemment jamais à son terme et l'auto sera récupérée en Floride à l'état d'épave au début des années 70. Renvoyée en Angleterre, elle deviendra alors une Knobbly Jaguar et fera une très belle carrière lors des courses historiques.
Peter Classic racing Cars.
La Ford GT40 #1078 qui abandonna à la 19ème heure lors des 24 Heures du Mans 1968 sur problème de boite de vitesse alors qu'elle était confiée à Mike Salmon et Eric Liddell. Elle est vendue à Alain De Cadenet en 1970 qui la repeint dans une livrée rappelant les premiers modèles Gulf. P/1078 est victime d'un violent accident à Silverstone lors d'essais. L'épave est vendue à un ancien mécanicien de la FAV qui va mettre deux ans à greffer tout les éléments récupérables de l'épave sur une coque surnuméraire, probablement la P/1111. Refrappée, P/1078 sera longtemps une des montures de Claude Nahum et semble appartenir depuis sa vente à Mister John of B.
Joe Macari Performance Cars.
L'Alfa Romeo T33/2 "Daytona" #75033-017 Coda Lunga, un mythe automobile construit chez Autodelta. Débutant par une série de tonneaux sur l'anneau de Daytona, le châssis #017 sera confié à l'équipage Ignazio Giunti et Nanni Galli à, partir de la Targa Florio 1968. Le point d'orgue de la saison étant la quatrième place aux 24 Heures du Mans. La #017 reprendra la piste à deux reprises en 1969 aux mains du même équipage, mais ne verra jamais l'arrivée. En 1970, elle est vendue à Antoine Raffaelli qui l'expose au Musée de Mougin jusqu'à sa fermeture. La 33/2 #017 sera entièrement restaurée par Greg Whitten, deux ans durant, à la fin des années 90. Apparaissant épisodiquement lors de courses historiques, elle est restée dans la même collection depuis 2010.
La sublime McLaren F1 GTR #16R qui apparue lors de deux courses lors de la saison 1996 sous les couleurs du team Bigazzi BMW. Elle termina onzième des 24 Heures du Mans cette année là aux mains de Marc Duez, Steve Soper et Jacques Laffite.
Art and Revs S.A.
La Porsche 908 LH #004 a retrouvé une apparence et une livrée plus en accord avec son historique, elle est désormais dans sa configuration des 1000 Km de Monza 1968, course où elle était pilotée par Ludovico Scarfiotti et Gerhard Mitter et qu'elle termina au onzième rang.
La très belle Chrysler Viper GTS-R #C20, titulaire du team Oreca lors de la saison FIA GT 1999, saison durant laquelle elle va s'imposer à trois reprises. Elle a été sauvegardée dans la configuration de sa victoire aux 500 Km de Watkins Glen 1999 alors qu'elle était pilotée par Jean-Philippe Belloc et David Donohue. #C20 aura une très longue carrière qui s'achèvera en 2006 en FFSA GT.
L'exposition Adolphe Kégresse.
Une très belle exposition était consacrée aux semi-chenillées bénéficiant du brevet déposé par les ingénieurs Adolphe Kégresse et Jacques Hinstin. Ces véhicules, adoptés en petit nombre par l'armée française, serviront de base pour la série des "Croisières" Citroën.
Au détour des allées du salon.
Une des 105 Alfa Romeo 2600 SZ produites deux ans durant à partir de 1965 était présentée à la vente chez Artcurial, celle-ci datait de 1967.
Gooding & Company présentait à la vente la Ruf CTR "Yellow bird" #W098T0343KPR06026, à priori l'auto qui a été chronométrée à 342 km/h sur l'anneau de Nardo en 1988. Selon la maison d'enchères américaine, elle serait désormais estimée aux alentours de 6 millions de dollars.
Broad Arrow présentait sur son stand la Porsche 930 TAG Turbo construite par Dean Lanzante à partir de la 930 #WP0JB0936JS050399 de 1988 à laquelle a été greffé le V6 TAG Porsche utilisé par Alain Prost lors des GP de Hongrie et du Japon 1987 dont la puissance a été ramenée aux alentour de 750 cv.
Je n'ai pas forcément le temps de passer par la galerie des artistes, mais mon œil a forcément été attiré par les créations d'Antoine Dufilho et notamment par sa Ferrari 250 GTO dans sa version Tour de France.